Le 11 novembre 1918, glorieuse journée de la Victoire lors de laquelle l’Allemagne a signé sa capitulation, est à l’origine des commémorations que nous vivons chaque année.
Clemenceau et un soldat en mai 1918
Georges Clemenceau alors Président du Conseil s’exprime ainsi à l’Assemblé Nationale :
« Honneur à nos grands morts, qui nous ont fait cette victoire. Par eux, nous pouvons dire qu’avant tout armistice, la France a été libérée par la puissance des armes. Grâce à eux, la France, hier soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de l’humanité, sera toujours le soldat de l’idéal ! »
I
C’est une question qui devient populaire
On entend partout sur des tons différents :
Quel est donc celui qui gagna cette guerre
Dont le monde souffrait depuis longtemps ?
Les uns disent : c’est l’Amérique
Au blocus, dit l’autre, va l’honneur
Moi, je réponds : Cessez vos polémiques
Car le vrai, le seul et grand vainqueur
Refrain
C’est le Poilu, soldat de France
Qui, sans peur, marchait au combat
Bravant la lutte et la souffrance
Le Poilu était toujours là !
Le sac au dos, couvert de terre
Oui, c’est lui qui fit nos succès
C’est lui qui l’a gagnée, la guerre,
Le Poilu, le soldat français !
II
Le civil s’écrie : J’ai tenu, j’imagine,
En faisant la queue au tabac, au charbon
Le sucre a manqué, j’ai bu d’ la saccharine
J’ai gagné la guerre avec mes privations ;
Du tout, dit une jolie marraine
C’est l’amour qui fit t’nir jusqu’au bout
Taisez-vous donc, clame un vieux capitaine
De tout temps, qui donna le grand coup ?
III
C’est à l’ouvrier que revient toute la gloire
Hurle un mécano qui f’sait les munitions
L’ député répond : J’ai forcé la victoire
Faisant des discours, votant les restrictions
Partout, on glorifie le Tigre
Et Wilson, Foch, Pétain et Gouraud
Tous ces grands-là, faut pas qu’on les dénigre
Et pourtant, le glorieux, le plus beau :
Ce discours se traduit sur les boulevards, dans les cabarets et guinguettes à travers des chansons. Et voici donc en chanson comme celle-ci :
Qui a gagné la Guerre ? par Bérard : Monument aux Morts : La Victoire en chantant
Si l’Arme des Transmissions ne naît en tant qu’Arme qu’en 1942, les communications militaires françaises sont bien plus anciennes. Voici l’état de l’art lors de la première guerre mondiale en chanson et avec humour :
Polin (Pierre-Paul Marsalés 1863-1927), célèbre comique troupier, créateur de la petite tonkinoise, interprète ici une vision drôle de ce moyen de télécommunication révolutionnaire à l’époque : la TSF (Télégraphie Sans Fil)
Au Régiment pour vivre tranquille
Comme bibi, y’en a pas bézef
Je peux dire que je me fais pas de bile
Depuis que je suis dans la TSF
J’ai qu’à recevoir sur une machine
Les télégrammes confidentiels
Qui viennent du Maroc ou de la Chine
Dans les caves de la Tour Eiffel.
Dernièrement Mademoiselle Cécile
Me dit comme ça : Je voudrais bien savoir
Comment qu’un télégramme s’enfile
Pourriez-vous-t’y me le faire voir ?
Qu’est-ce que vous vouliez que j’y réponde ?
J’y répondis : Ah ma foi si
Seulement voilà, y’a tellement de monde
Que j’ose pas vous faire voir çà ici.
Elle me réplique : Ah qu’à cela ne tienne
J’irai jusqu’à votre atelier.
A la Tour Eiffel je l’emmène,
Elle s’arrête devant l’escalier
Ah non qu’elle fait, pas à la cave
Sans chandelle j’irai pas par-là
Tais-toi donc, j’y fais, grosse betterave !
Une chandelle, on trouvera bien çà !
Elle descend et v’la qu’elle tripote.
Oh! j’y dis, faut pas tripoter
Les manettes avec tes menottes
Tu vas te faire électrocuter !
Ça ne rate pas, tout à coup la belle
Se pâme et fait des yeux de merlan frit.
Ah! je sens que je m’en vais, dit-elle.
Attends, j’y dis, je m’en vas aussi.
Avant de me quitter la bergère
En pleurnichant me dit : Monsieur Eloi,
C’est bien vilain ce que nous venons de faire.
Qu’est-ce que vous allez penser de moi ?
Ah ! que j’y réponds, par Saint Joseph,
Je penserai tout simplement, vois-tu
Que je t’ai fait voir la TSF
Et que c’est TFS que j’ai vues !
La TSF par Polin : Polin, comique troupier
Quelques explications :
Les caves de la Tour Eiffel : Pour comprendre cette allusion, il faut se plonger dans l’histoire de ce monument parisien. Avant d’être le symbole de la ville de Paris la Tour Eiffel a dans un premier temps était un monument à la gloire de l’aciérie française. Construit pour l’exposition universelle de 1889 et jugée des plus disgracieuses par les parisiens, elle devait être détruite et ne sera sauvée de ce tragique destin que par l’intervention du Général Ferrié (1868 – 1932). En 1903, le Capitaine Ferrié fait de la Tour Eiffel le plus puissant émetteur de Télégraphie Sans Fil (TSF). Cet émetteur atteint une portée de 6000 Km en 1908 et participera grandement à la victoire de 1918.
Cette année, la fête nationale est axée autour des thématiques suivantes :
Bataille de Bir Hakeim
70ème anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, victoire stratégique Française sur l’Allemagne. Pendant seize jours, du 26 mai au 11 juin 1942, la 1ère Brigade Française Libre du général Kœnig résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l’Afrika Korps) du général Rommel. Le répit ainsi gagné par les Français libres permit aux Britanniques, en mauvaise posture, de se replier et de triompher par la suite à El Alamein.
70ème anniversaire de la création de trois unités des Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL), Armée de l’air de la France Libre. Créées le 8 juillet 1940, elles existent réellement dès l’été 1941 avec la constitution des premiers Groupes de Chasse (GC) et Groupes de Bombardements (GB) essentiellement sous l’égide de la Royal Air Force.
220ème anniversaire de la Marseillaise. L’enregistrement ci dessus suffira à illustrer l’anniversaire de ce chant en un mot « Français ! »
70ème anniversaire de la création de l’Arme des Transmissions, de tout temps indispensable à la diffusion des ordres, les Transmissions n’acquièrent les structures qui lui confèrent réellement le rang d’Arme à part entière qu’en 1942. Avant 1942 les Transmetteurs appartiennent à l’Arme du Génie et sont appelés Sapeurs Télégraphistes. L’un des symboles de l’Arme des Transmissions mesure plus de 300m de haut et se trouve en plein Paris … il s’agit de la Tour Eiffel. En effet, bâti pour l’exposition universelle de 1889, elle ne restera debout que par la volonté du Général Férié, père des Transmissions, qui la convertira en antenne à des fins militaires. L’émetteur de TSF de la Tour Eiffel a été stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à la Tour Eiffel, plusieurs messages décisifs sont captés dont le « radiogramme de la victoire », permettant de déjouer l’attaque allemande sur la Marne, et ceux conduisant à l’arrestation de Mata Hari.